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Plus de musique, moins de sexisme : Incisifves, le collectif qui célèbre les femmes artistes à Strasbourg

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Depuis quelques années, dans le monde de la musique (comme ailleurs), les acteurs/rices du milieu se questionnent sur la place des femmes et des minorités de genre dans l’industrie. Des personnes lèvent leurs voix pour dénoncer les discriminations et essayer de dépoussiérer un milieu encore très patriarcal. À Strasbourg, parmi ses personnalités, Emma Mellado du collectif Incisifves, organise des événements en mixité choisie, pour échanger, se rencontrer, s’entraider, et surtout essayer de faire bouger les choses. Rencontre.

L’idée du collectif Incisifves est née en 2022, mais germait depuis quelques années déjà dans la tête d’Emma Mellado, coordinatrice du collectif depuis sa création :

« J’ai bossé pendant près de sept ans dans les musiques actuelles. J’ai eu la chance de faire pas mal de rencontres nationales et internationales, des gens avec qui on parlait des inégalités de genre dans la musique. Ça me donnait beaucoup d’idées, de choses que j’avais envie de mettre en place dans ma vie professionnelle. Mais c’était toujours la même histoire, il n’y avait jamais assez d’argent, et de temps », raconte-t-elle.

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Incisifves
© Hache / Document remis

Au départ, une histoire de pizza froide

Les choses se sont précipitées fin 2022, lors d’une soirée pizza avec des ami(e)s, toutes et tous issu(e)s du monde du spectacle vivant ou des musiques actuelles. Très rapidement, la conversation a tourné autour des inégalités de genre et des violences sexistes et sexuelles :

« On s’est rendu compte qu’on échangeait beaucoup sur ce qui nous dérangeait, et sur les trucs pas cool qui nous sont arrivés dans ces milieux, et qu’on passait énormément de temps à faire beaucoup de pédagogie dans notre travail, pour justifier nos convictions, et notre manière de travailler. Il fallait que de vraies choses soient mises en place ! On a conclu la conversation en se disant que la prochaine fois qu’on se retrouverait, ça serait pour parler de choses positives. »

Après cette conversation, la pizza était froide, mais les esprits échauffés.

Peu de temps après, le collectif Incisifves était structuré et lançait déjà ses premiers événements pour répondre à une demande urgente dans le domaine de la musique à Strasbourg : « À la base, je voulais laisser ça mûrir un peu, mais on a commencé à en parler autour de nous, et ça a pris super vite ! », raconte Emma.

« On nous posait déjà des questions sur Incisifves avant même que le projet soit officiellement lancé. C’est là qu’on a compris qu’il y avait une vraie attente, et une vraie demande de la part des gens sur ce type de projet plus inclusif. »

Le premier événement d’Incisifves est lancé en janvier 2023, et c’est le début d’une série de conférences, de discussions, de cafés informels autour de diverses thématiques, mais aussi de jam-sessions et d’open-mics en non-mixité, ou en mixité choisie.

Des événements dont la scène est réservée aux personnes FINTA (acronyme de femmes, intersexes, non-binaires, trans et agenres), pour leur permettre de prendre possession de la scène, de se libérer de la pression masculine que certain(e)s ressentent lors d’événements plus classiques de ce type, mais aussi de prendre conscience de la puissance du collectif : « J’avais envie que les artistes se rencontrent et trouvent des solutions pour pouvoir avancer et se donner de la force », explique Emma Mellado.

« Il y avait une vibe tellement positive dans la salle ! »

Lena alias Nanalerda, trompettiste strasbourgeoise, a participé à sa première jam Incisifves en mai 2024 : « En tant que trompettiste, c’est compliqué de trouver des jam-sessions, parce que ce n’est pas un terrain qui est ouvert aux meufs. Et du coup, avoir ce genre d’événements c’est très cool. »

Cette mordue de jazz raconte qu’elle a adoré rencontrer d’autres musicien(ne)s, croiser sa musique avec celle des autres, et se laisser entraîner : « Venir à ces jam-sessions m’a vraiment donné envie de faire de la musique avec des gens ! »

Incisifves
© Hache / Document remis

Lena n’est pas la seule à ressentir l’émulation artistique des soirées Incisifves : « On a énormément de gens qui viennent nous dire que nos événements leur font du bien. Des personnes qui nous disent qu’ielles ont osé se lancer grâce à nous, ou qui ont envie de le faire sur un des événements à venir », se réjouit Emma. 

C’est ce qu’a pu expérimenter Noémie, une artiste et musicienne de 26 ans : « Dans la plupart des open-mics classiques proposés à Strasbourg, c’est juste impossible pour moi de monter sur scène, pour la simple et bonne raison qu’il y a une majorité masculine écrasante, et tout ce qui va avec, à savoir le souci de la performance, et le jugement permanent. Ce qui est hyper terrifiant. » 

S’ajoute à cela parfois une dose de sexisme plutôt décourageante : « J’ai une copine qui avait osé monter sur scène sur un open-mic. Quand elle est redescendue, on lui a dit des choses du genre : “Ah, t’es forte pour une meuf !” »

Ayant entendu parler du concept des soirées Incisifves, Noémie a pu s’y rendre pour la première fois le 24 octobre dernier, à la jam organisée en mixité choisie au Karmen Camina à la Krutenau. Elle en tire un bilan très positif : « C’était incroyable, parce que déjà dans le public, il y avait une minorité d’hommes, et quoiqu’on en dise, c’est hyper rassurant ; ça offre une possibilité de se sentir à l’aise, de ne pas se sentir jugée », raconte-t-elle avec un sourire dans la voix.

« Je n’ai ressenti aucun stress, ce qui n’était jamais arrivé avant […]. Il y avait une vibe tellement positive dans la salle ! Quand quelqu’un jouait, tout le monde était attentif, écoutait, et applaudissait à la fin. C’est clairement une ambiance qui donne envie de monter sur scène, et de s’améliorer », conclut-elle.

Incisifves
© Hache / Document remis

Envie d’en savoir plus ? Incisifves prend une petite pause hivernale bien méritée jusqu’en février, mais vous pouvez suivre leurs projets et événements à venir en les suivant sur les réseaux sociaux. 


La page Instagram d’Incisifves
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