Le 28 août dernier, le kiosque devant les Galeries Lafayette est parti sans même dire au revoir. La fin d’une ère pour la rue du 22-Novembre, la presse papier et Strasbourg, qui se retrouvent toutes orphelines. Une disparition qui survient après des années d’occupation du domaine public sans payer de redevance, selon la Ville.
Quelque chose manque depuis un mois en plein coeur de Strasbourg, mais c’est tellement discret que l’on ne s’en est pas rendu compte tout de suite. Le 28 août dernier, le dernier kiosque du centre-ville s’en est allé, 17 ans après son déplacement de la place Kléber vers la rue du 22-Novembre, devant les Galeries Lafayette.
La fin d’une ère et d’une façon de vendre la presse papier, après la cession d’exploitation des deux autres kiosques du centre-ville strasbourgeois : celui de la place Broglie a clôturé son activité en 2013, celui de la rue des Grandes-Arcades en 2019. Tous les deux ont ensuite été retirés du paysage à la fin de l’année 2021.
Des problèmes de convention entre la Ville et JC Decaux
Contactée, la Ville explique qu’elle autorisait l’installation des kiosques que JC Decaux exploitait, recevant en contrepartie une redevance calculée en pourcentage du chiffre d’affaires. Cette convention s’appliquait pour les trois kiosques du 22-Novembre, de la place Broglie et de la rue des Grandes-Arcades, et était valable du 1er octobre 1991 au 30 septembre 2011.
À l’expiration, les kiosques sont restés en place, même si la Ville et JC Decaux ne sont pas parvenus à un accord financier. Le kiosque de la rue du 22-Novembre a continué son exploitation, survivant principalement grâce à son affichage publicitaire, bien plus que par ses ventes liées à la presse et aux magazines papiers – un écosystème en berne face à l’émergence du numérique.
Fin 2023, l’adjoint au commerce Joël Steffen a rencontré les représentant(e)s de JC Decaux pour étudier la faisabilité d’une nouvelle convention, une possibilité qui n’a pas été choisie. Dans sa réponse, elle argue que « le kiosque ne respecte pas les prescriptions actuelles [du règlement de publicité, ndlr] » et que « le besoin de point de vente de presse n’est pas avéré sur le secteur », avec la présence de plusieurs tabacs-presse à proximité.
Finalement, la Ville a demandé à JC Decaux de retirer le kiosque, ainsi que de « régler les indemnités pour occupation du domaine public sans titre pour les cinq dernières années ». Si la première partie du contrat a été respectée, la Ville avoue être toujours « dans l’attente du retour de JC Decaux sur le règlement des redevances, ces derniers contestant les montants retenus ».
Reste à savoir désormais ce qu’il adviendra de cet emplacement autrefois occupé par le kiosque.
Cela fera de la place pour des arceaux à vélos. Il en manque cruellement ici (comme partout en ville d’ailleurs).