Le site internet Visorando et son application sont devenus des incontournables pour quiconque veut partir en randonnée, en Alsace comme ailleurs. Mais saviez-vous que l’entreprise était alsacienne ? Pour en savoir plus sur cette success story familiale bien de chez nous, rencontre avec Fabien Biver, l’un des deux co-fondateurs.
Chez Pokaa, on ne loupe jamais l’occasion d’aller vagabonder sur les nombreux sentiers de randonnées que nous offrent notre région et ses alentours. Climont, Alsace Verte, Forêt-Noire, Reinhardsmunster ou les cimes du Falkenstein, les options ne manquent pas.
Pour les Strasbourgeois(es) en recherche de nouvelles randonnées, le site internet et l’application Visorando forment une oasis : 31 627 itinéraires vérifiés et validés en France et à l’étranger, dont plusieurs centaines (au minimum) en Alsace. Une région avec laquelle Visorando a une histoire toute particulière, puisque l’entreprise a son siège à Soultz, dans le Haut-Rhin. Une success story estampillée choucroute, racontée par l’un des deux co-créateurs, Fabien Biver.
Avant toute chose : Visorando en 2024, c'est quoi ?
Le principe de Visorando est simple : « C’est un site et une application communautaire et collaborative, où l’on peut partager, préparer et trouver des itinéraires de randonnées. » Un projet issu de l’envie de partager la passion de la rando avec un maximum de personnes : « On veut offrir la meilleure expérience possible aux utilisateurs, en toute sécurité », explique Fabien.
Pour n’importe quelle randonnée, on trouve par exemple une version imprimable du trajet. On peut également télécharger une version embarquée avec le téléphone et l’appli. On a toutes les données, la description, les avis laissés et quelques infos pratiques.
Surtout, même dans la version gratuite, on peut avoir une géolocalisation pour se repérer sur la carte numérique, en plus des prévisions de la météo sur trois jours. Comme le résume Fabien : « Ce ne sont pas des outils infaillibles, mais on s’y retrouve facilement. »
Visorando, une histoire de famille
Maintenant que vous en savez davantage, un peu d’histoire ! Selon Fabien, l’aventure débute au milieu des années 2000. À l’époque, Arnaud Lecus, son cousin ingénieur (et co-créateur), avait déjà créé un premier blog racontant sa vie en Suède ; de retour en France, il décide d’en créer un deuxième, pour partager sa passion des voyages. Dans le même temps, Fabien, guide en moyenne montagne, souhaite une chose : partager d’une façon ou d’une autre ses connaissances sur les plantes, et les compléter grâce à celles des autres.
Lors d’un repas de famille, une discussion s’engage entre les deux hommes, et une idée germe : un site de partage de connaissances sur les plantes sauvages. Fin 2009, les deux cousins vont plus loin, et débutent l’aventure Visorando : « À ce moment-là, je n’ai plus de logiciel pour créer mes itinéraires et les partager, je lui ai donc demandé s’il pouvait faire ça. Arnaud crée alors un logiciel pour tracer des itinéraires de rando, pour les partager, et faire une petite description de la balade. Un logiciel ouvert à tout le monde. » Le principe de Visorando est né.
Petit à petit, le site évolue et trouve son public, qui est ravi de pouvoir partager des plans de randonnées. Fabien s’occupe de la modération pour vérifier la qualité des itinéraires proposés. En 2012, les cousins poussent encore plus loin leur projet : « Les gens restent longtemps sur le site, qui a du succès, ils y trouvent leur intérêt. On a continué à y mettre plus de temps et d’énergie, jusqu’en 2014, où c’est le début du smartphone avec puce GPS. On crée alors la première application mobile sur Android. »
Pour la version sur iPhone, les deux hommes doivent faire appel à un prestataire, et pour le payer avec des factures, ils créent officiellement la société Visorando. À partir de 2015, les deux cousins réussissent à se rémunérer. En 2018, leur site devient encore plus connu, et ils commencent même à agrandir l’équipe : « On a alors besoin de plus de réactivité sur les applis donc on embauche deux développeurs. On a continué de grandir, à raison de 2/3 embauches chaque année. Maintenant, on est 16 dans l’équipe. » Une petite entreprise qui ne connaît pas la crise !
S’adapter au boom de la randonnée
Depuis la fin des confinements liés au covid, la pratique de la randonnée a explosé en Alsace, comme un peu partout en France. Une conséquence qui a eu du bon pour Visorando, qui a recensé l’année dernière plus de 4 millions de téléphones ayant ouvert l’application, et 21 millions de visiteurs/ses uniques sur le site, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Néanmoins, ce boom a demandé quelques adaptations.
Fabien l’explique : « Sur le terrain, il y avait plus de monde, la mentalité a un peu changé : ce sont aussi des gens qui n’avaient de base pas forcément les codes de la rando. » S’occupant de la partie sociale de Visorando, « au contact du randonneur » comme il se définit, c’était aussi à lui d’insister sur les bonnes pratiques : « Les codes s’apprennent petit à petit, on a tous notre pierre à mettre à l’édifice pour que les comportements des gens reviennent comme avant, en éduquant les nouveaux randonneurs aux bonnes pratiques. »
Continuer de développer « l’expérience randonneur »
Pour le futur, Visorando et les deux cousins ont encore de nombreuses cartes dans leur manche. En gardant une ligne de conduite : « L’expérience randonneur ». Ils ont déjà sorti une fonctionnalité que Fabien surnomme « le Waze de la randonnée », qui permet de signaler ce qui peut gêner la progression de la rando, comme des éboulis ou des arbres en travers.
Visorando souhaite également étoffer ses fonctionnalités, comme l’explique Fabien : « On souhaite mettre les sources et points d’eau à proximité, tout comme les hébergements, les ravitaillements, la restauration, les choses à voir… Le tout pour choisir au mieux sa randonnée en simplifiant nos outils. » Enfin, ils continuent de se développer à l’étranger, en ayant notamment racheté Plotaroute, une plateforme anglaise. Visorando n’a pas fini de nous faire randonner.
