Parce que certains sports ne bénéficient pas d’une médiatisation suffisante, Pokaa continue sa série de portraits sur les sportives du territoire. Aujourd’hui, salto arrière et direction le tapis de sol à la rencontre de Morgane Osyssek, gymnaste haguenauvienne de 21 ans, médaillée de bronze par équipe aux derniers championnats du Monde. Objectifs ? Les JO de Paris.
Le 4 octobre dernier, l’équipe de France féminine de gymnastique réalisait un véritable exploit en prenant la 3e place du concours par équipe aux championnats du monde d’Anvers. Une performance historique : le premier podium depuis 1950, soit une attente de 73 ans !
Dans la fine équipe se trouvait Morgane Osyssek, gymnaste alsacienne à l’Union Haguenau, le club où elle a débuté la gymnastique. Alors que les Jeux Olympiques de Paris approchent, rencontre avec une sportive qui pourrait bien être une belle chance de médaille à l’été prochain.
Morgane : passion gym
L’Alsacienne de 21 ans a commencé la gymnastique très jeune : « J’ai débuté en baby gym à 2 ans à Haguenau, j’ai continué sur ma lancée et ça s’est fait assez naturellement ». Pendant un temps, elle a pratiqué la danse folklorique alsacienne et la danse classique ; mais Morgane Osyssek revient vite à la gym : « Ça ne m’a pas vraiment plu, ça ne bougeait pas assez pour moi (rires) ».
Quand elle parle de son sport, cette spécialiste du sol a de la passion dans la voix : « J’aime les sensations que procurent les acrobaties, c’est un sport très complet avec beaucoup de changements. Quand on fait de nouveaux éléments ça fait toujours un peu peur, mais on a une sensation incroyable quand on les réussit ».
L’ascension d’une gymnaste
À 10 ans, elle rentre au Pôle Espoir de Dijon, fait ses premières compétitions internationales, avant de rejoindre l’INSEP à 14 ans. C’est à cet âge-là que cette spécialiste du sol dispute ses premiers championnats d’Europe junior. Elle gravit patiemment les échelons, à son rythme, avant de disputer le championnat d’Europe sénior, en 2021.
Le résultat d’un entraînement plus que rigoureux : « Je m’entraîne deux fois par jour, six jours sur sept, avec à chaque fois six heures dans la journée. Je n’ai que le mercredi et samedi aprèm de libre ». En parallèle de sa carrière de sportive, elle mène également des cours à distance de management et marketing du sport à Win Sport School à Strasbourg. Et dans son temps libre, elle dessine beaucoup, une passion qui, comme la gym, la suit depuis toute petite.
Une performance historique
Le 4 octobre 2023 à Anvers, Morgane Osyssek a fait partie d’un pan historique de l’histoire de la gymnastique française : une médaille de bronze au concours par équipe. Elle raconte : « La compétition était très longue et éprouvante. Le jour de la finale, on est venue sans grande prétention de médailles, on voulait chercher la qualif olympique, tout donner pour se faire plaisir, jusqu’à la dernière minute ».
Au fur et à mesure de l’avancement de la compétition, les Françaises commencent à se prendre au jeu, et se dire que tout est possible. Et Morgane Osyssek n’a pas tremblé : « J’étais sereine et prête, pour l’équipe et pour moi-même, et ça s’est extrêmement bien passé ». Au sol et à la poutre, l’Alsacienne a tout donné, pour une fin en apothéose, qui en appelle d’autres.
2024 : objectif Jeux Olympiques
Car la prochaine étape est désormais dans toutes les têtes : les Jeux Olympiques de Paris. Une compétition magique, qu’il faut préparer. C’est pourquoi Morgane Osyssek se prépare d’abord à se qualifier pour les prochains championnats d’Europe. Elle effectuera également d’autres compétitions pour « parfaire les mouvements et trouver la bonne carburation ».
Car si elle a remporté une médaille de bronze, sa place aux Jeux n’est pas assurée. 5 gymnastes seront sélectionnées, seulement un mois avant la compétition : « Ils vont regarder nos notes, si elles sont assez hautes, mais surtout notre état de forme, si on peut encaisser la durée de l’épreuve ». Même si rien n’est acquis, l’Alsacienne reste confiante. Et surtout, motivée : « Je n’ai pas envie de reposer sur mes acquis, mais les Mondiaux m’ont ouvert une belle porte. J’espère performer comme j’ai pu le faire auparavant ». Objectif Paris.