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Entre rêve et érotisme : rencontre avec Jacklotte, illustratrice strasbourgeoise

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Des courbes rondes, des cheveux flottants, des visages apaisés et des personnages solitaires qui semblent en pleine introspection ; l’univers de l’illustratrice strasbourgeoise Jacklotte est enrobé de douceur et de rêve. Mais pas que… cette artiste autodidacte de 28 ans oscille entre monde onirique et dessin érotique, faisant la part belle à une sexualité positive, avec comme personnages principaux des femmes fortes et indépendantes. Nous sommes allés à sa rencontre pour parler de sexualité féminine, et d’une nappe de cuisine.

Jacklotte n’est pas passée par une école d’art, même si de son propre aveu, elle aurait adoré : « J’aurais voulu, mais je me suis dit qu’il fallait payer le loyer ! », dit-elle en riant.

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Travaillant actuellement dans le social, elle s’est donc formée en autodidacte, et un peu par hasard, il faut bien le dire. Le dessin l’a prise par un dimanche de paresse dans son canapé : « Je dessinais un peu au lycée, mais sans plus. J’ai recommencé avec un ex-compagnon : un après-midi où on s’ennuyait avec nos verres de vin, on a commencé à regarder des tutos sur Youtube. Et je ne me suis plus jamais arrêtée. »

Depuis, elle n’a eu de cesse d’expérimenter les techniques du dessin manuel : la peinture, le crayon, le feutre, et surtout l’aquarelle qu’on retrouve dans beaucoup de ses créations. Les peintures mélangées à l’eau donnent un côté aérien à ses travaux, un environnement impalpable dans lequel ses personnages flottent et évoluent.

Les couleurs, parfois vives, expriment des émotions fortes, des personnalités puissantes. Mais l’aquarelle, c’est aussi un moyen, pour elle, de prendre du temps, se tester, se tromper, et se perfectionner : « L’aquarelle, c’est de la patience. Dans la vie de tous les jours, je suis quelqu’un qui speed beaucoup, et là ça me permet de souffler, de respecter les temps de pose. »

« Le corps d’une femme est illimité »

Au-delà de la technique pure et dure, ce qui ressort dans les travaux de Jacklotte, c’est la prédominance des personnages féminins, qui se meuvent sur le papier, bien souvent entièrement nus, dans une douce ambiance érotique : « Au départ, ça part de mon intérêt pour l’anatomie, le corps humain. Surtout sur la courbe du corps de la femme, là ou celui de l’homme est plus anguleux, plat… Le corps d’une femme est illimité, tu ne vas jamais au bout du truc ! T’as beau faire trois dessins par jour pendant 10 ans, tu n’auras jamais fait le tour».

Jacklotte
© Jacklotte / Document remis

Au centre de son travail, les femmes semblent s’épanouir, et être maîtresses d’elles-mêmes et de leur sexualité. Là où, chez d’autres illustrateurs/trices, les femmes ont le visage déformé par leurs gémissements, parfois sous une forme de contrainte. Chez Jacklotte, elles sont souriantes, et semblent vivre un moment de joie intense.

« Ces femmes fortes se sont imposées presque toutes seules […] il y a une réelle recherche du plaisir. Se dire qu’au-delà des mauvaises expériences, le sexe peut être doux, peut être bien, que tu peux être en confiance. Et chez moi, tout cela est axé dans l’émotion du personnage féminin. Dans plusieurs dessins, on ne voit pas le visage des hommes, parce que ce n’est pas le sujet. »

Jacklotte
© Jacklotte / Document remis

Se réapproprier les codes de la sexualité

Se concentrer sur le plaisir des femmes, en plus d’être un acte féministe fort, c’est aussi une manière pour Jacklotte de se réapproprier les codes de la sexualité : « Il y a forcément eu des projets qui ont été cathartiques […]. Il y a trois ans, j’avais fait un abécédaire du c*l. C’est parti d’une soirée très alcoolisée avec ma sœur, où on a fait l’abécédaire sur un ticket de caisse dans un bar […] et puis le lendemain, j’ai retrouvé ce ticket de caisse dans ma poche, et j’ai eu l’idée de l’illustrer. J’ai passé trois mois dessus. Et ce n’est qu’un an plus tard que je me suis demandé si ce projet n’était pas un moyen de me réconcilier avec certaines pratiques. »

Mais Jacklotte tient à nuancer son travail, et à le dédramatiser. Elle veut surtout que la sexualité soit un lieu d’exploration, et un beau moment de partage avant tout.

« C’est un moment qu’il faut prendre pour ce qu’il est. Les personnages sont là, et on ne peut pas les juger […] c’est que du c*l, c’est un jeu, un moment de vie, ce n’est pas tout leur être. Il faut faire de ce moment un truc joli. »

Des remerciements et des câlins

Ces dessins permettent aussi, à l’artiste, de faire certains cadeaux – ou un clin d’oeil – à des gens qui l’ont aidé à se (re)construire.

C’est notamment le cas d’une de ses œuvres, où on peut voir un couple s’enlacer dans un sommeil profond, peau contre peau, qui semble fusionner dans la chevelure du personnage féminin qui leur sert d’écrin : « C’est un dessin qui m’a servi à remercier un ami qui m’a consolé après une rupture. Il m’avait proposé de dormir ensemble chez lui, juste en faisant un câlin. Moi je doutais, je savais que ça me ferait du bien, et en même temps, tu ne sais pas ce que le mec a dans la tête. Et finalement, ça a été une nuit très tendre, aucune tentative de sa part, et ça m’a fait un bien fou ! »

Merci Jacklotte
© Jacklotte / Document remis

Sur ce dessin de remerciement, on retrouve des fleurs autour du couple. Elles ne sont pas là par hasard, puisqu’il s’agit du motif de la nappe de la table qui se trouve dans la cuisine de l’ami qui l’avait accueilli pour la nuit.

Jacklotte est une grande émotive, qui s’émeut des petits détails du quotidien, et qui possède sur son téléphone, des centaines de photos de motifs de tissus, papiers peints, objets, qu’elle glane çà et là, chez ses ami(e)s ou dans les maisons de ses patient(e)s. Une manière de rendre hommage aux belles rencontres et aux belles choses de la vie.

Il n’y a pas que nous qui avons été séduit(e)s par les travaux de Jacklotte, puisqu’elle collabore actuellement avec la marque de bière Bendorf, bien connue des Strasbourgeois(es), afin de réaliser les étiquettes des deux dernières créations ! Une belle occasion d’allier plaisir gustatif et oculaire (sans mauvais jeu de mots).


La page Instagram de Jacklotte
Son site web


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