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Rencontre avec Tanguy, l’artiste strasbourgeois qui met des masques oniriques dans nos vies

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Depuis mars 2020, le masque a pris une place particulière dans nos quotidiens. Jusque-là, dans l’imaginaire collectif, il n’était associé qu’aux professions médicales, mais aussi dans son sens plus primitif à des rituels religieux, mortuaires, ou au monde du théâtre. L’artiste strasbourgeois Tanguy Pinault a, quant à lui, choisi d’en faire des accessoires de mode. Nous sommes allés le rencontrer dans son atelier à la Meinau, alors qu’il était en pleine effusion créative pour une commande un peu spéciale mais pleine de promesses.

Tanguy Pinault, originaire de Bretagne, a pris ses quartiers dans notre ville il y a trois ans, et s’y sent bien. Après un parcours scolaire baigné par la créativité, entre un bac pro’ métiers de la mode et les Beaux-arts de Lorient, il a commencé à s’interroger sur le lien que notre chair entretient avec l’art. 

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Tanguy Pinault atelier
© Charlie Picci-Claude / Pokaa

Selon lui : « Le sujet et le thème de l’art portatif étaient énormément présents dans ma démarche de l’époque. Et avoir une pièce qui est à la fois statique et itinérante m’intéressait énormément. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser au masque en tant qu’objet. »

Au bal masqué, ohé, ohé !

Pour Tanguy, le masque, c’est toute une philosophie et le mystère est le maître-mot dans ses créations. Comme au bal masqué, chacun(e) peut se sentir libre d’être qui il/elle est, sans se sentir étouffé(e) par les carcans de la société.

Il explique : « On identifie les gens à un visage, à leurs expressions, et on oublie souvent le langage corporel, alors que quand on met un masque en tant que personne, on est davantage nous-mêmes. On est une nouvelle version de notre personne, plus grande, plus vraie. L’individu en face de nous ne se concentre pas sur le visage, mais sur un tout […], il y a plusieurs lectures d’un masque, suivant le fait qu’on soit porteur, ou spectateur, si on est en contact avec, ou si on s’invente un personnage en le revêtant. Il y a moyen d’être autre chose. »

Tanguy Pinault atelier
© Charlie Picci-Claude / Pokaa

Tanguy ne veut pas donner de portée politique à son travail, il veut avant tout ouvrir la porte au rêve et à l’imaginaire. La descente dans les abîmes du fantasme ne se fait pas attendre. Il suffit de se mettre face à une de ses photos, et l’esprit divague, se laisse emporter.

On imagine le personnage, ce qu’il fait là, puis le monde dans lequel il évolue, les combats qu’il mène : « Je me suis beaucoup posé la question de savoir si mon travail était politique, est-ce qu’il dénonce ? Et finalement, je me suis dit que je ne voulais pas m’enfermer dans ces sujets […], je n’ai pas envie de m’embarquer là-dedans pour l’instant, pour moi ça peut être une pente glissante […]. J’ai davantage envie de laisser place au rêve, et au fait que la personne puisse voir mon masque et sortir du quotidien. Le but, c’est de faire voyager le spectateur, explorer des côtés plus poétiques. »

Une manière aussi pour lui d’ouvrir le champ des possibles, et de laisser chacun interpréter un masque en fonction de son histoire : « J’aime créer un autre regard, un autre univers, une autre perception des choses en fonction du vécu de la personne. Ça permet de ne pas avoir une conversation figée. Quand je crée, j’exprime ce que je ressens sur le moment, mais suivant le regard du spectateur avec son passé, son vécu, il va l’analyser d’une autre manière, et ouvrir la porte à plusieurs possibilités en voyant le masque ou la photo de celui-ci. »

Entre rêve et réalité

D’ailleurs, les créations de Tanguy s’inspirent de plusieurs univers : les jeux vidéo, des films de fantasy comme Le Seigneur des Anneaux, qu’il décrit comme un des piliers de son art… Mais aussi par les travaux d’autres artistes, à l’instar de Iris Van Herpen, une créatrice néerlandaise qui « exprime une curiosité au-delà du monde de la mode », ou Carina Soshtary.

Tanguy Pinault atelier
© Charlie Picci-Claude / Pokaa

Une fois que le projet est né dans son esprit, Tanguy le matérialise par des petits bouts de papier, découpe, ajuste, mesure, rentre les dimensions sur un logiciel, modélise, modifie, retourne, détourne, et puis imprime une première ébauche à l’imprimante 3D. C’est le point de départ d’un processus créatif studieux. Le début du grand ballet des matériaux et des formes qui vont valser, se rencontrer, et donner vie à ce qui n’était qu’un songe quelques jours plus tôt.

Les plumes, les perles, les anneaux, le tissu et les feuilles d’or s’enlacent dans son atelier de la Meinau. Tanguy est en quelque sorte un Geppetto, qui avec l’aide des nouvelles technologies (et non d’une fée, ça serait trop facile) donne vie à ses rêves. Des créations instinctives qui vont évoluer dans ses mains : « Ça me permet de ressentir l’étape entre le rêve et la réalité. »

La réalité de Tanguy, ce sont aujourd’hui de beaux projets qu’il met en place avec des collaborations pleines de bonnes énergies, notamment avec des drag queens strasbourgeoises : « Je prépare actuellement un masque pour Viviann Du Fermoir-de-Monsac. C’est quelque chose de nouveau pour moi […], devoir créer un masque pour la scène, quelque chose qui ne sera pas destiné à être statique. C’est une manière de me challenger dans l’usage de mes techniques et de mes matériaux. »

Vous pourrez aussi retrouver une pièce créée par l’artiste lors d’une exposition collective organisée au Musée de l’image populaire à Pfaffenhofen, du 3 février au 22 septembre 2024, en collaboration avec le Château Vodou, le Musée alsacien de Strasbourg et la galerie Wyrd

Un artiste que vous pouvez également suivre sur Instagram, en cliquant ici.

Tanguy Pinault atelier
© Charlie Picci-Claude / Pokaa

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