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Colloque contre les violences faites aux femmes : quand la santé devient priorité à Strasbourg

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Article soutenu mais non relu par la Ville de Strasbourg.

La 13e édition du colloque contre les violences faites aux femmes se tiendra le mardi 14 novembre au Palais de la musique et des congrès de Strasbourg (PMC). Cette année, la thématique principale concerne l’impact des violences sur la santé des femmes. Au programme, des tables rondes, une projection de film et une grande témoin : la sociologue, écrivaine et militante éco-féministe Pinar Selek.

En moyenne, 94 000 femmes âgées entre 18 et 75 ans sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol au cours d’une année. Parmi ces cas, 47% impliquent le conjoint ou l’ex-conjoint (enquête VIRAGE, INED, 2016). En 2021, 122 femmes ont été tuées par leur partenaire ou par leur ex (données du ministère de l’Intérieur).

À partir de ses 15 ans, une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans sa vie (OMS). Les chiffres délivrés par les enquêtes récentes sont accablants et les violences subies par les femmes au quotidien en France sont indéniables.

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© Maksym Toussaint pour Pokaa

Parce qu’elles sont davantage exposées à ces violences, les femmes doivent bien souvent travailler à leur propre reconstruction. Pour cette édition 2023, le Colloque contre les violences faites aux femmes, organisé par la Ville de Strasbourg, se penche sur la question de la santé : quels sont les impacts des violences, comment prendre soin de sa santé en tant que victime, comment réparer ces blessures physiques et psychologiques ?

L’événement se tiendra au PMC durant toute la journée du 14 novembre, de 8h30 à 17h15.

Les rendez-vous à ne pas louper

Cette année, la sociologue, militante féministe et écrivaine Pinar Selek sera mise à l’honneur en tant que grande témoin. Ses engagements sont au cœur de ses travaux et l’enseignante-chercheuse a notamment travaillé sur la diaspora kurde, sur les mouvements sociaux turcs, sur le service militaire en Turquie dans le cadre de son ouvrage Devenir homme en rampant publié en 2014, ou encore sur le génocide des Arméniens avec son essai Parce qu’ils sont Arméniens publié un an plus tard.

Réfugiée en France depuis plusieurs années, Pinar Selek est poursuivie par la justice turque en raison de ses engagements militants. Après avoir été acquittée quatre fois, la Cour suprême turque a ordonné un nouveau procès qui devrait se dérouler en juin 2024. Elle interviendra en fin d’après-midi, de 16h30 à 17h, pour défendre une approche féministe de la justice.

féminisme 8 mars patriarcat sexisme
© Coraline Lafon / Pokaa

Le matin, de 11h à 12h15, une table ronde sera organisée autour des violences et de la santé, à travers une approche féministe intersectionnelle. Le rendez-vous sera animé par Anna Matteoli, directrice du CIDFF 67 et réunira Thomas Foehrlé (Solidarité femmes 67), Myriam Cayemittes, (Parole sans frontière) pour aborder la question des femmes migrantes et exilées.

Victoria Niare et Chantal Rialin (Femmes pour le dire, femmes pour agir) sont également au programme et permettront de s’interroger sur les violences spécifiques subies par les femmes en situation de handicap.

Enfin, Lucile Peytavin, docteure en histoire et autrice de l’ouvrage Le coût de la virilité publié en 2021, conclura la matinée avec son intervention de 12h15 à 12h45. L’historienne pointe la surreprésentation des hommes comme auteurs des violences et questionne l’éducation virile comme l’origine de cette inégalité. Ses travaux montrent que ces violences ont un coût colossal – 95,2 milliards par an d’après ses calculs – pour les femmes, mais aussi pour l’ensemble de notre société.

le coût de la virilité
© Éditions Anne Carrière

Les grandes absentes de l’événement : les femmes trans et les TDS

Malgré une édition réunissant des intervenantes engagées que les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois auront la chance de découvrir, comment parler de violences faites aux femmes sans mentionner les femmes transgenres ? Aucune intervenante ne semble figurer au programme pour aborder la question, pas même dans le cadre de la table ronde sur les violences et la santé, qui revendique pourtant une approche intersectionnelle.

Transphobie, agressions, harcèlement, violences médicales : les femmes trans sont, elles aussi, exposées à toutes sortes de violences en raison de leur identité et de leur genre.

transphobie lgbtqi collage
© Caroline Alonso / Pokaa

Parmi les partenaires de cette édition, on retrouve également le Mouvement du nid, une association qui défend une idéologie abolitionniste sur la question du travail du sexe et qui lutte donc pour y mettre un terme. Un positionnement qui est loin d’être partagé de manière unanime parmi les travailleuses du sexe (TDS). L’une des tables rondes est d’ailleurs animée par Elen Rio, la coordinatrice nationale de la structure.

On peut donc regretter qu’aucun organisme défendant les droits des travailleuses du sexe ne soit associé à l’événement, ce qui aurait permis un vrai débat autour de ce sujet.

colloque contre les violences faites aux femmes 2023
© Ville de Strasbourg

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