« Aujourd’hui est un grand jour pour la voiture à Strasbourg ». C’est en ces termes que la municipalité strasbourgeoise a présenté son nouveau projet qui sera construit sur l’avenue des Vosges : un musée de la voiture.

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Annoncée lors d’une réunion publique de concertation jeudi 30 mars, la décision prévoit « un projet ambitieux, augmenté et respectueux du de la voiture, pour construire la ville résiliente et inclusive de demain ». En d’autres mots : faire honneur à la voiture.

15 000m2 mettant la voiture à l’honneur

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Si le choix s’était initialement porté vers une aile du musée zoologique, la majorité a revu sa copie après le contrôle technique. Elle embraye donc vers une création d’un nouveau musée, avec pour ambition de « respecter l’héritage automobile de Strasbourg, mais aussi de l’avenue des Vosges ». Sur plus de 15 000m2 et 3 étages, le musée offrira ainsi plusieurs rétrospectives sur l’histoire de la voiture, mais également des luttes pour éviter sa disparition.

Si peu d’infos ont pour le moment fuité, on sait déjà que le lieu, construit près du Palais des Fêtes, accueillera au rez-de-chaussée plusieurs voitures de collection, stationnant en bataille arrière près des appartements de la Neustadt reconstitués à l’identique. La municipalité invite d’ailleurs les Strasbourgeois(es) à faire don de leurs voitures, en échange d’un vélo cargo ou d’un abonnement CTS.

Le première étage accueillera de son côté une exposition permanente, « Le 2 fois 2 voies, le combat d’une vie », avec la construction d’une statue commémorative, ainsi que quelques ateliers temporaires pour enfant, afin qu’ils apprennent à reconnaître une voiture. Au deuxième étage, un escape game occupera les lieux sur la thématique de comment trouver une place de parking à Strasbourg sans perdre deux ans d’espérance de vie.

Enfin, le troisième étage devrait accueillir un food-court sur le thème du transit en voiture, même si l’option reste pour le moment à l’étude. D’autres idées sont d’ailleurs dans les cartons, comme une pièce de théâtre immersive sur qui gagnerait un combat entre une voiture, un tram et un vélo cargo. Néanmoins, à l’heure où est écrit cet article, rien n’a été confirmé.

Une décision contestée

Si la municipalité vante un travail de co-construction et de co-concertation avec tous les groupes politiques, l’opposition embraye fermement sur un autre discours. Une élue socialiste compare ce projet au « Canada Dry de la compensation », tandis qu’une autre dénonce que « en termes de voitures, Strasbourg prend un tram de retard ».

Les critiques les plus fortes se font néanmoins plus à droite de l’échiquier strasbourgeois. Un élu d’opposition ne freine pas sur les reproches, dénonçant « un musée zadiste, qui est là pour occuper l’espace ». Du côté d’un autre élu de l’opposition, très proche idéologiquement des voitures, on dénonce « une culture de la voiture sacrifiée » ainsi qu’un projet « peu attractif et loin de ce qui se fait à Mulhouse ».

Pour la majorité au contraire, ce choix est motivé par la volonté de préparer les générations futures aux changements profonds que notre monde va traverser. Selon un adjoint bien informé : « À Strasbourg, dans 30 ans, on va pas se mentir : les voitures auront pratiquement disparu. Donc pour les futurs enfants du quartier, il fallait marquer le coup, et leur montrer ce qu’était une voiture. C’est important pour eux de connaître leur passé, pour mieux anticiper l’avenir ». 

La future construction de ce musée sera votée lors du prochain conseil municipal. Ce qui laissera le temps à la municipalité de préciser certaines zones d’ombre, notamment sur comment on pourra accéder au musée. Les premières hypothèses laissent à penser qu’on ne pourrait le faire qu’à pied ou à vélo. Encore une décision qui risque de faire débat.

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