Konnichiwa, les amateurs de cinéma ! Que diriez-vous d’une semaine dédiée au ciné japonais ? Du 26 janvier au 1er février, le Saint-Exupéry laisse le Festival Kinotayo et les Saisons Hanabi prendre les rennes d’une programmation 100% nippone. À l’affiche : des films japonais inédits en France, des séances en avant-première (de sorties prévues en 2022), une micro-rétrospective de Mikio Naruse, et une soirée consacrée au réalisateur Kôji Fukada qui viendra présenter deux films. Dès aujourd’hui, Strasbourg se met à l’heure japonaise, et pour un départ immédiat : rien de tel que le cinéma !
Cette semaine spéciale ciné japonais au Saint-Exupéry signe une alliance entre Kinotayo, premier festival français de films japonais contemporains (créé en 2006) et les Saison Hanabi, qui mettent à l’honneur le Japon d’aujourd’hui, au fil des saisons (ici dans un « Programme d’hiver » réunissant sept films inédits en France).
Pour cette édition seront projetés quinze films, allant du documentaire, à la romance, en passant par le film d’animation à de la science-fiction. Comme avec Deux minutes plus tard de Junta Yamaguchi, une comédie SF où un homme se fait interpeller par le biais de son ordinateur par son lui du futur, de deux minutes plus tard, coincé dans une boucle temporelle. Il y en aura pour tous les goûts et tous les âges. Et en bonus, deux classiques de Mikio Naruse : À l’approche de l’automne (1960) et Derniers Chrysanthèmes (1954). Allez, on vous fait une petite sélection maison de ce cycle nippon.
Kôji Fukada : invité d’honneur pour sa fresque amoureuse
Le talentueux réalisateur Kôji Fukada sera l’invité d’honneur de cette édition du festival Kinotayo. Il viendra présenter en avant-première Suis-moi je te fuis la suite de Fuis-moi je te suis, tous deux projetés à cette occasion. Revisitant les genres au fil de ses films, après « la comédie sociale (Hospitalité, 2011), la chronique adolescente (Au revoir l’été, 2014), la fiction post-apocalyptique (Sayônara, 2017), le thriller psychologique (Harmonium, 2017) ou social (L’Infirmière, 2020) et plus récemment, la fable animiste (Le Soupir des vagues) », il aborde avec les deux films présentés, la « fresque amoureuse ».
Dans le premier opus, on suit un héros, portrait du jeune Japonais qui ne veut pas faire de vagues, coincé entre une boss avec qui il entretient une relation et qui espère le mariage, et une idylle avec une collègue qui en espère de même. Deux histoires sans amour ni passion et un choix à faire… Jusqu’à ce qu’il rencontre une femme libre, mystérieuse et insaisissable dont il tombe amoureux. Une histoire en deux films à découvrir au Saint-Exupéry le lundi 31 janvier.
Trois réalisatrices, trois portraits de femmes
Pour son « Programme Hiver », les Saisons Hanabi ont décidé de mettre à l’honneur trois réalisatrices japonaises de talent. On retrouve à l’affiche Tempura de Akiko Ohku (mercredi 26/01), Aristocrats de Yukiko Sode (vendredi 28/01) et The Housewife de Yukiko Mishima (mardi 1er février).
Trois regards de femmes sur des femmes, dans un pays qui leur laisse que peu de place et les pousse à construire un foyer avant leurs 27-30 ans, sous peine de devenir des « makeinu » [ndlr : terme péjoratif désignant celles qui n’ont pas trouvé d’époux après 30 ans].
Le point commun de cette sélection ? Des héroïnes qui luttent contre les carcans que leur impose la société japonaise, et cherchent à s’affirmer et créer leurs propres destinées. Cette programmation met en avant « trois temporalités distinctes et décisives dans la vie d’une femme au Japon : la post-adolescence dans Tempura, où il faut apprendre à grandir, à devenir responsable, à sortir de sa bulle pour affirmer ses rêves et son identité ; l’avant-mariage (Aristocrats) et l’après (The Housewife), et toute la pression qui en résulte du fait que le mariage est considéré comme une étape nécessaire par la plupart des Japonais ».
Si Tempura est une comédie romantique et un film conceptuel dans sa forme, qui mêle humour, délicatesse de l’émoi amoureux et laissant une belle place laissée à la gastronomie nippone ; Aristocrats est lui, un drame sentimental, aux accents de critique sociale. Il suit une héroïne de bientôt 30 ans, issue d’une famille riche et traditionnelle qui se désespère de la voir toujours célibataire. Sa rencontre avec un homme qui colle en tout point à ce que sa famille attend, va en provoquer une autre qui va bouleverser son existence.
Quant à l’héroïne de The Housewife, Toko, femme mariée et mère cloisonnée dans une maison, un couple et une vie qui ne la rendent pas heureuse, c’est en recroisant son amour d’étudiante qu’elle va tenter renouer avec qui elle était autrefois.
De l’émotion pour toutes les générations
Le festival programmera aussi un documentaire touchant : Professeur Yamamoto part à la retraite de Kazuhiro Soda (jeudi 27/01). Un film plein d’amour et de tendresse sur le départ à la retraite d’un psychiatre de 82 ans impliqué toute sa vie auprès de ses patients : comment leur dire au revoir, et passer la main ? Le documentaire remarqué qui a remporté la Montgolfière d’or au Festival des 3 continents.
Dans un autre genre, pour les plus jeunes comme pour les amateurs de films d’animation, le film à courir voir est Poupelle de Yusuke Hirota. Une fable pleine de poésie qui met en scène la belle amitié entre un petit ramoneur rêveur (Lubicchi), et Poupelle, un homme-poubelle, drôle de créature faite d’un bric-à-brac d’objets (dont la voix française est incarnée par Philippe Katerine), rencontrés un soir d’Halloween.
Vivant dans une ville polluée où il est interdit de regarder le ciel, l’enfant n’a, comme ses compatriotes, jamais vu les étoiles, mais il croit malgré tout en leur existence, au-dessus des nuages et souhaite le prouver. Pamphlet écologique, ce film d’animation est d’abord un livre illustré vendu à près d’un million d’exemplaires dans le monde, et dont l’adaptation est déjà saluée par la critique.
FESTIVAL KINOTAYO & LES SAISONS HANABI
Quand et où ?
Du 26 janvier au 1er février 2022
Au cinéma Star Saint-Exupéry, rue du 22 novembre
Programme complet
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