Depuis le lundi 12 juillet, le Bas-Rhin est touché par les fortes pluies et les risques d’inondations. Les conséquences d’une telle montée des eaux peuvent s’avérer dangereuses et plusieurs mesures ont été prises pour protéger les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois. On fait le point sur ces derniers jours submergés par l’eau.
Ce vendredi 16 juillet, pas moins de onze départements de l’est de la France sont encore placés en vigilance crue. Météo France place le Bas-Rhin en jaune pour la vigilance orages et en orange pour la vigilance crues.
Dès le mardi 13 juillet, une centaine de caves ont d’ailleurs été inondées à Strasbourg et à Haguenau. Il faut donc rester particulièrement vigilant, comme le précise la préfecture du Bas-Rhin qui explique dans un communiqué que ce phénomène de pluies-inondations est susceptible d’affecter les activités humaines et économiques du département jusqu’à ce vendredi 16 juillet, 1 heure du matin.
Les zones inondables peuvent donc être touchées par des inondations, des crues de ruisseaux ou de fossés peuvent survenir, les réseaux d’assainissement risquent de déborder, la circulation routière peut être fortement perturbée et certains habitants pourraient devoir faire face à des coupures d’électricité. Dans ce contexte météorologique particulier il est conseillé de ne pas s’engager, à pied ou en voiture sur une voie immergée ou à proximité d’un cours d’eau, de ne pas descendre dans des sous-sols en cas de pluie intenses et enfin de manière générale de se renseigner avant de se déplacer dans le département.
Les quais de Strasbourg fermés et le Rhin sort de son lit à Kehl
Le Rhin a débordé dans la nuit de mercredi à jeudi à Kehl. Au Deux-Rives, l’eau est montée sur les rives au niveau du pont. Le fleuve est donc placé en vigilance orange pour des risques de crues depuis ce jeudi 15 juillet.
D’autres débordements restent possibles, voilà pourquoi la ville de Strasbourg a décidé de fermer le Jardin des Deux-Rives en évacuant les promeneurs qui étaient présents sur les lieux. Les mêmes précautions ont été prises pour le site de l’île du Rohrschollen qui a été évacuée et reste encore fermée au public.
Prudence sur la route
Dans la soirée de ce jeudi 15 juillet, l’A35 a été temporairement coupé dans les deux sens au niveau de Châtenois. Sur cette portion de l’autoroute, plusieurs centimètres d’eau recouvrant la route ont empêché les automobilistes de circuler. Ce vendredi matin, l’A35 a finalement rouvert dans le sens Colmar-Strasbourg et sur une seule voie dans le sens inverse, mais la bretelle en direction de l’aire de repos du Haut-Koenigsbourg reste inondée.
Deux sites mis en eau pour réguler le débit du Rhin
Au sud de Strasbourg, le polder d’Erstein est capable de retenir 7,8 mètres cube d’eau afin de faire baisser le niveau du Rhin en cas d’inondations. La procédure de mise en eau du polder a débuté ce jeudi dans la soirée et la fin du remplissage est prévue ce vendredi. Le barrage agricole de Strasbourg-Kehl situé sur l’île du Rohrschollen qui permet de retenir 37 millions de mètres cube d’eau est lui aussi utilisé. Depuis ce jeudi, les deux sites ont été évacués et sont interdits au public : “tant pour la sécurité des personnes que pour éviter d’effaroucher la faune” précise la préfecture du Bas-Rhin.
Chez nos voisins : le phénomène vire à la catastrophe
De l’autre côté de la frontière, nos voisins allemands et belges sont particulièrement touchés par les inondations. Un bilan provisoire fait état d’au moins 103 morts en Allemagne à cause des fortes pluies et de nombreuses personnes sont portées disparues. Ce vendredi matin, un spectaculaire glissement de terrain s’est produit à proximité de la ville de Cologne. Les crues ont emporté plusieurs villages entiers sur leur passage.
En Belgique, de nombreuses villes ont été évacuées et d’autres sont encore en cours d’évacuation. De nombreux habitants du plat pays se retrouvent piégés par l’eau dans leur maison ou leur appartement. Certains postent des messages d’alerte via les réseaux sociaux pour demander de l’aide et affichent des drapeaux blancs à leurs fenêtres pour signifier la présence d’habitants dans les logements. Une quinzaine de morts ont déjà perdu la vie et près de 41.000 personnes sont actuellement privées d’électricité.