Samedi soir. C’est l’heure de l’apéro. Tu te pointes avec une bouteille de Riesling et de Pinot noir, fier comme un coq, l’ouvre-bouteille qui dépasse de la poche. Tes potes tremblent à l’idée de goûter ce délicieux nectar. Le bouchon saute comme le bouton d’un jean slim trop serré. L’or coule dans un verre déjà marqué par des traces de doigts imprégnés de chips. Tes lèvres gercées sont ivres de bonheur. Une pointe d’acidité d’abord, un parfum vif et harmonieusement fruité ensuite. Le raffinement. La délicatesse d’une robe pâle qui glisse sur le palais avec de subtils arômes de d’agrumes, de pêche, de poire et de fleurs. S’en suivra une bouteille de Gewurtzraminer, d’ Edelzwicher et enfin de Muscat, affalé sur le canapé comme le roi du monde.
Pour te procurer ton shoot de vin d’Alsace et jouir du liquide des dieux, tu traversas la rue pour tendre le bras et saisir le précieux contenant dans un rayon poussiéreux, avant de le payer à la caisse automatique avec ta carte bancaire et de disparaître. Le périple t’aura pris 7 minutes et quarante-trois secondes très exactement.
Mais sais-tu que pour transformer le raisin en diamant, le sang coule chaque année dans le vignoble alsacien ?
De Marlenheim à Thann, sur la Route des vins, des pouces saignent lorsque que le sécateur alcoolisé confond grappe de raisins et phalanges. Les dos souffrent et les muscles endormis se contractent. Les boules dorées et rougeoyantes gisent dans un sceau plein à rabord avant de finir écrabouillées sous une presse.
Il y’a de la sueur dans l’air, de la passion aussi. Des mains abîmées et tâchées par la cadence du rituel. Il y a des rires et des moments de partage entre les vignes. Il n’y a plus de nationalité, d’âge, de couleur de peau ou de classe sociale mais juste l’envie de partager un moment inoubliable, dès l’aurore, lorsque les feuilles sont encore humides et que le soleil pointe timidement le bout de son nez.
C’est la tradition depuis la nuit des temps et la tradition manque cruellement de main-d’œuvre cette année. Des centaines de postes sont à pourvoir. Il est temps de t’y mettre. Pour passer le temps, rencontrer des personnes d’horizons divers, t’enrichir humainement ou gagner un peu d’argent, voici les 10 commandements du vendangeur alsacien :
- Plus de 16 ans tu as
- Apte au travail physique tu es
- Te rendre sur le lieu de la récolte tu pourras ou un hébergement sur place tu trouveras
- Au grand air, les grappes de raisins tu cueilleras
- Le sécateur tu manieras
- De vêtements de pluie et de chaussures imperméables tu t’équiperas
- En position courbée, tu évolueras
- Au petit matin tu te lèveras
- En fonction de la météo et du cépage tu travailleras
- Les repas de midi arrosés tu supporteras
INTÉRESSÉ(E) TU ES ?
LA CELLULE ALSACE VENDANGES DE POLE EMPLOI TU CONTACTERAS AU 03 89 20 80 70, DE 8H30 À 12H ET DE 13H À 16H30.
Pour plus d’informations, le guide du vendangeur, tu consulteras
Du verre aux vignes, il n’y a qu’un pas !
Damien Zagala
