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Petrichor, quand la sorcellerie refait surface à Strasbourg

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Depuis presque deux ans, la strasbourgeoise d’adoption Lina Seddiki, illustratrice férue de folklore, de légendes et de mythes option Sorcellerie, crée des planches, des boîtes et des broderies imprégnées de magie… Alors que le genre fantastique connaît un véritable retour de hype dans la pop culture, porté par une génération de jeunes adultes qui a grandi en compagnie de l’apprenti sorcier Harry Potter, le monde hors-du-temps proposé par Petrichor (le pseudo de Lina) reste donc on ne peut plus actuel ! Rencontre avec une artisane magicienne.

Le premier amour de Lina : l’illustration.

Ton univers est très onirique, entre le féérique et le bizarre : comment est-ce que tu t’es passionnée pour la magie jeune moldue ?

Je pense qu’on est beaucoup marqué par des choses dans l’enfance. Petite, j’étais une lectrice avide et j’avais la chance de disposer d’une grande bibliothèque pleine de livres anciens. C’est comme ça que je me suis passionnée pour l’illustration du début du XXème siècle… Et puis adolescente c’est un peu bizarre, ce n’est pas un livre ou un auteur qui m’a inspirée mais l’album Mellon Collie and the Infinite Sadness du groupe The Smashing Pumpkins ! La pochette avait été réalisée par l’illustrateur américain John Craig, et je suis tombée amoureuse de son travail que j’ai découvert comme ça. C’était un mélange de peintures victoriennes, d’illustrations astronomiques, de… Plein de choses d’époques et de styles différents qui n’auraient jamais dû se croiser mais qu’il réussissait à assortir et avec lesquelles il racontait une histoire commune ! Ça m’a fascinée. Et puis toutes ces influences mises ensemble m’ont amenées à m’intéresser au folklore et à la magie… Ces histoires anciennes semblent appartenir à un temps révolu mais moi je les trouve encore très actuelles, parce qu’elles disent beaucoup de notre société et de notre façon de voir les choses. La figure de la sorcière, la femme malicieuse qui en voulait aux hommes, est encore invoquée aujourd’hui pour amoindrir les militantes féministes.

La pochette réalisée par l’illustrateur américain John Craig pour l’album Mellon Collie and the Infinite Sadness du groupe The Smashed Pumpkins

Tu es donc passionnée par l’illustration depuis l’enfance… Du coup après le lycée, tu t’es directement orientée vers une école d’art ?

Au lycée j’étais encore hésitante, j’aimais l’illustration mais aussi les arts du spectacle… Je rêvais de fabriquer des costumes. Finalement j’ai commencé une année de licence en arts du spectacle puis j’ai passé les concours des Beaux-Arts ce qui m’a amenée à étudier trois ans à Tours. Et ensuite je suis venue à Strasbourg pour étudier à la HEAR qui est très reconnue dans le domaine de l’illustration. J’y ai appris à oser ! Au début, je ne faisais que des petits formats sur des petites feuilles comme pour rester discrète, ne pas déranger, et cette formation m’a encouragée à voir grand, à oser créer des objets de toute taille. Ça m’a permis d’assumer mon positionnement, à la croisée de l’art et de l’artisanat, puisque je mélange illustration et création d’objet… La broderie, c’est le résultat de mon amour pour les illustrations anciennes et les objets précieux, c’est un vrai travail de précision qui me permet néanmoins de raconter toute une histoire ! 

À la croisée de l’art et de l’artisanat, Lina mixe illustration et création d’objets.
La broderie, entre illustration ancienne et objet précieux

Ton diplôme obtenu, tu t’es lancée en tant qu’indépendante… On sait que ce n’est pas la panacée financièrement, comment est-ce que ça s’est passé pour toi ?

Pour commencer, après le diplôme, j’ai eu à peu près un an de flottement… C’est assez commun, je l’ai bien vécu. Il m’a fallu ce temps pour trouver un rythme, une motivation… C’était l’occasion de faire le point, de faire le tri, de me définir en tant que personne aussi ! Ensuite oui bien sûr, j’ai pensé à prendre un travail alimentaire en plus parce qu’il faut bien payer le loyer, mais j’ai décidé de m’investir à 100% dans la création. J’ai la chance d’avoir une famille qui me soutient, et aujourd’hui ce n’est pas un secret, je vis du RSA en plus de mes commandes, parce que ça met du temps à se mettre en place. De façon plus générale l’illustration est clairement un milieu précaire, je savais que je n’allais pas être riche, je me suis engagée en connaissance de cause, même si je continuerai de lutter pour une rétribution plus juste des artistes-auteurs. Moi je fais des objets accessibles pour qu’il y ait toujours un peu d’argent qui rentre, si on est pragmatique, mais aussi pour que tout le monde puisse s’offrir un peu de magie. La communauté Internet me permet de me maintenir à flot : je suis dans une niche mais du coup je touche un public très engagé, vraiment passionné.

Comment as-tu trouvé ton public justement ? Est-ce qu’il est venu via l’Atelier du Bain aux Plantes, l’atelier collectif que tu fréquentes depuis plus d’un an ?

Pour l’atelier j’ai eu beaucoup de chance. Avant d’être sur Instagram, j’étais très active sur Tumblr comme pas mal d’illustrateurs, et c’est par cet intermédiaire que j’ai rencontré plusieurs autres illustratrices strasbourgeoises dont certaines travaillaient dans cet atelier ! Au moment de notre rencontre une place se libérait dans l’atelier, nos univers étaient très proches, ça s’est fait naturellement. J’aime énormément travailler dans cet atelier, majoritairement composé de femmes qui se respectent et se soutiennent. On croit que les écoles d’art ne sont fréquentées que par des personnes progressistes, mais ce sont des lieux sacrément sexistes, et l’illustration est un milieu très masculin. Ça fait du bien de se sentir comprise et encouragée… Pour revenir au public, il s’est créé grâce à ce qui me fatigue le plus : la communication. Dans mes rêves les plus fous, j’aimerais ne faire que mon travail d’illustratrice ! Mais ça passe aussi par là, la représentation. C’est très chronophage de créer de belles images et de jolis posts, même si le fait de créer un univers visuel autour de mes créations m’intéresse. Cela dit il y a un côté positif, c’est que les gens réagissent et du coup des liens se créent. Ça me motive énormément, parce que même si je vis en ermite, j’adore partager mon petit monde.

Public, commandes… Qu’est-ce qu’on te souhaite pour 2018 ?

J’ai envie de développer mon activité à la croisée de l’illustration et de l’artisanat, pour être plus stable financièrement et donc plus autonome créativement : j’ai des histoires à raconter, mais ça demande du temps de les écrire avant même de les dessiner !

On suivra ça de très près…

Lina travaille actuellement sur la couverture d’un recueil collectif de bandes-dessinées sur le thème de la pluie, un ouvrage strasbourgeois à paraître prochainement.
Lina Siddiki dans l’Atelier du Bain aux Plantes, un atelier qu’elle partage avec plusieurs illustratrices aux univers proches au coeur de la Petite France

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Suivez les aventures de Lina sur sa page Facebook et son compte Instagram,
et offrez-vous un peu de magie sur sa boutique Etsy.

***

Vous pouvez également lui rendre visite à l’Atelier du Bain aux Plantes (attention la maison n’a pas d’horaires : envoyez un petit message à l’atelier avant de passer).

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Commentaires (1)

  1. Petrichor et une artiste dont le talent en broderie et la patience en dessin et en peinture m’impressionnera toujours!
    Merci de parler d’elle et de son univers <3

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