Depuis quelques temps, les files d’attente se multiplient devant les stations essence, à Strasbourg comme ailleurs en France. Une situation provoquée par un ensemble de facteur : une grève dans les raffineries, des menaces de pénurie et des décisions de l’État pour endiguer le tout. Alors que la grève est reconduite encore ce mercredi 12 octobre, on fait le point.
Depuis 2020, la France a souvent des airs de Jour de la marmotte. Files d’attente interminables devant les supermarchés avant le confinement, pénuries de papier-toilette ou plus récemment de moutarde : les scènes parfois surréalistes s’enchaînent continuellement. Désormais, c’est l’essence qui est concernée : après avoir atteint des prix délirants pendant des mois, elle est aujourd’hui une denrée rare. Un phénomène qui n’épargne pas Strasbourg.
Un contexte de grève et les spectres d’une pénurie
Ces derniers jours, difficile de passer à côté : la station TotalÉnergies strasbourgeoise située à l’Observatoire connaît de longues files d’attente. De son côté, celle située route d’Oberhausbergen se retrouve très souvent hors service. La raison ? Une grève des salariés pour une augmentation des salaires, au sein des deux raffineries françaises du groupe Esso-ExxonMobil, tout comme dans les raffineries exploitées par Total. Une grève encore reconduite ce mercredi 12 octobre.
Forcément, cette grève provoque des difficultés d’approvisionnement des stations services. Au 10 octobre, 29,4% des stations étaient en difficulté, comme l’a affirmé Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Et ce manque d’essence provoque une grande affluence devant les stations services strasbourgeoises, avec des habitant(e)s qui se ruent pour faire le plein, par nécessité mais surtout crainte d’une pénurie. D’ailleurs, si vous cherchez des stations où de l’essence est disponible, vous pouvez le faire sur cette page.
La préfecture du Bas-Rhin appelle au civisme
En réponse à cette situation, et pour tenter d’endiguer la situation, ainsi que la crainte des Strasbourgeois(es), la préfecture du Bas-Rhin a publié un communiqué de presse lundi 10 octobre, en appelant « au civisme des automobilistes et usagers ».
Par ailleurs, elle rappelle que « dans le département du Bas-Rhin, la situation ne laisse pas présager un risque de pénurie à ce stade. Les stocks sont suffisants dans les dépôts et l’approvisionnement en carburants fonctionne normalement. » Pour les Strasbourgeois(es), il reste d’ailleurs la solution d’aller en Allemagne, même si les prix y sont beaucoup plus élevés.
De son côté, l’État prend également des décisions à l’échelle nationale. Depuis ce mardi 11 octobre, le remplissage de jerricans à la pompe doit être interdit dans toute la France. Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran a déclaré ce mardi sur RTL que : « Le gouvernement appelle à ce que la totalité des blocages soient levés sans délai. Sans quoi, nous prendrons nos responsabilités, c’est-à-dire que nous pourrions être amenés à les lever. »
Une décision finalement prise dans le journée puisque, selon franceinfo, Élisabeth Borne a déclaré : « J’ai demandé aux préfets d’engager la procédure aux réquisitions des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts d’EssoxxonMobil ». Une décision qui ne manquera pas de faire parler, et qui annonce des périodes de turbulence qui risquent de durer.