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L’opposant russe Alexeï Navalny récompensé du Prix Sakharov ce mercredi à Strasbourg

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Mercredi 15 décembre, le président du Parlement européen, David Sassoli, remettra symboliquement le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit au militant anti-corruption et opposant au régime russe Alexei Navalny, emprisonné depuis janvier. On vous en dit plus.



Qu’est-ce que le prix Sakharov?

Plus haute distinction décernée par l’Union européenne, le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit récompense chaque année des groupes, des personnes ou des organisations défendant les droits de l’Homme et les libertés fondamentales. Créé en 1988, il doit son nom au physicien russe Andrei Sakharov, père de la bombe H soviétique, très engagé dans la défense des droits humains et la réforme du régime dans les dernières années de l’URSS. Son militantisme lui a valu l’obtention du prix Nobel de la paix en 1975.

Depuis sa création, le prix Sakharov a notamment été remis à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela (1988) ; aux Mères de la place de mai (1992), dont les enfants ont disparu pendant la répression d’État en Argentine dans les années 70 ; à Reporters sans frontières (2005); à la militante pakistanaise pour les droits des femmes et l’éducation Malala Yousafzai (2013), ou encore au gynécologue congolais soignant les victimes de viols de guerre Denis Mukwege (2014). Cette distinction s’accompagne d’une enveloppe de 50 000 euros. Il vise à soutenir les lauréats, à les « valoriser et les affermir dans les causes qu’ils défendent.

Le Parlement européen. © Nicolas Kaspar/Pokaa


Qui est Alexeï Navalny ?

Cette année, c’est Alexeï Navalny qui a été distingué par l’Union européenne. Depuis plus de 20 ans, cet avocat et blogueur s’emploie à dénoncer la corruption des élites russes en général, et de l’entourage de Vladimir Poutine en particulier, grâce à des enquêtes fouillées. Il est à l’origine de la Fondation anti-corruption, créée en 2011 et est aussi le principal chef de file de l’opposition russe.

C’est en 2011 qu’il se fait connaître, grâce à ses prises de paroles lors des grandes manifestations contre les fraudes aux élections législatives. Candidat à la mairie de Moscou en 2013, il tente de se présenter aux élections présidentielles de 2018. Mais une condamnation pour détournement de fonds en 2017 le rend inéligible et l’empêche ainsi de se présenter face à Vladimir Poutine. Une décision de justice opportune qui questionne beaucoup les observateurs internationaux. Le militant dénonce alors, de son côté, une affaire montée de toutes pièces.

© Dmitry Aleshkovskiy

Dans les années qui suivent, il est arrêté à de très nombreuses reprises lors de manifestations anti-corruption et condamné à de courtes peines d’emprisonnement. En 2020, il est transféré dans une unité de soin intensifs en Allemagne après avoir perdu connaissance à sa sortie de prison. Les tests détectent la présence de « Novitchok », des agents neurotoxiques conçus en URSS dans les années 70 et utilisés à cette même époque pour des assassinats politiques. De retour en Russie en février 2021, après sa convalescence, il est arrêté et placé en détention dans un camp de travail. En mars 2021, il entame une grève de la faim pour protester contre le manque de soins médicaux et la torture par privation de sommeil dont il dit être victime. Grève qu’il arrête rapidement pour raison de santé.

Aujourd’hui, le militant est toujours incarcéré et doit encore purger deux ans de peine. C’est à sa fille, Daria Navalnya, que le président du Parlement européen remettra symboliquement le prix, mercredi 15 décembre, lors d’une séance plénière à Strasbourg.


Une conférence-débat sur la vague autoritaire

À l’occasion de cette remise de prix, la ville de Strasbourg et le Parlement européen organisent, en partenariat avec Courrier International et Science Po Strasbourg une conférence-débat sur le danger que représente la vague autoritaire pour les démocraties.

Un récent rapport de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électoral – situé à Stockholm – alerte en effet sur le recul des démocraties dans le monde depuis 2015. L’institut en dénombrait 104 cette année là, contre 98 en 2020. Coups d’État, populisme, élections frauduleuses… les raisons de leur chute ou de leur affaiblissement sont diverses mais concernent aussi bien les jeunes démocraties que les anciennes.

La conférence aura lieu mercredi 15 décembre à 19h30, à l’École des Avocats de Strasbourg au 4, rue Brûlée. Seront présents: Leonid Volkov, chef de cabinet d’Alexeï Navalny ; Heidi Hautala, Vice-présidente du Parlement européen chargée de la communauté Sakharov ; Emilia Koustova, maître de conférences à l’Université de Strasbourg, membre associé du Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (EHESS/CNRS) et Nicolas Werth,  historien de l’URSS, directeur de recherche au CNRS, Président de Mémorial-France. Le débat sera animé la cheffe adjointe du service Europe du Courrier International Laurence Habay. L’entrée est libre mais soumise au pass sanitaire.

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Prix Sakharov 2021 : Démocraties en danger : résister à la vague autoritaire ?

Visioconférence mercredi 15 décembre à 19h30
Plus d’infos

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Article soutenu mais non relu par la ville de Strasbourg*

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