Parce que novembre est un mois qui n’est pas toujours tendre et que le confinement ça peut vite être pesant, on s’est dit que chaque matin, on allait vous emmener un peu la tête ailleurs. Curiosité, bonne surprise, avancée scientifique, film, musique ou série… Un à un, les membres de l’équipe Pokaa vont vous partager ce qui, confinés comme vous, nous offre des capsules d’évasion dans un monde en pleine contamination. Bonne découverte et à demain !
Il y a peu, alors que mon esprit divaguait, coincé entre une gueule de bois sévère et la culpabilité d’une énième commande Deliveroo, je scrollais nonchalamment l’interminable page d’accueil de Netflix sans vraiment regarder ce que ce satané robot me suggérait.
Puis sans vraiment savoir pourquoi, je me suis arrêté sur cette miniature, « La Sagesse de la pieuvre ». Je cherchais inconsciemment un truc entre le documentaire animalier et la fiction, quelque chose qui puisse me captiver sans trop me solliciter, me bercer sans m’endormir. Puis il y avait ce mec d’une cinquantaine d’années, qui parlait d’une expérience vécue avec une pieuvre.
Plus concrètement, il parlait de cette rencontre inédite qu’il avait faite avec une pieuvre dans une forêt de kelp, des algues géantes. L’homme, à un tournant de sa vie où il avait besoin de réponses aux questions de son existence, a commencé à plonger, pour s’isoler, pour quitter le monde. Après plusieurs semaines d’approche de l’animal, la confiance s’installe et doucement, notre plongeur découvre un monde animal extraordinaire. Chaque jour pendant un an, il plonge en apnée retrouver ce curieux animal, et assiste, sans y prendre part, à ses malheurs et à ses bons moments. Au fil de l’eau (excellent !), des liens affectifs inouïs se créent entre l’homme et l’animal.
Loin de la fiction, ce documentaire narratif et introspectif m’a mis une sacrée claque dans la gueule, en plus de me donner une magnifique leçon d’humilité. C’est une histoire surréaliste et poignante entre deux êtres qui n’avaient pourtant rien en commun. Un film modeste, à cœur ouvert, qui nous rappelle combien nous sommes autocentrés sur notre espèce destructrice et combien nous oublions de regarder, d’admirer et finalement de respecter ce qui nous entoure. La Sagesse de la pieuvre est bien plus qu’une histoire entre une pieuvre et un homme, c’est une ode à la vie.