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Abyssinia, le resto éthiopien où l’on mange avec les mains

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Oubliez tout ce que vous savez sur la cuisine et sur la façon de partager un repas au restaurant. Oubliez les couverts et les assiettes, oubliez l’individualisme et ouvrez vos chakras, détendez vous, posez votre montre et oubliez votre téléphone, vous êtes à L’Abyssinia. Ce petit restaurant éthiopien chaleureux à l’identité marquée insuffle un vent de nouveauté dans le monde de la restauration à Strasbourg depuis son ouverture l’an passé. Niché au cœur du quartier gare, le sourire passionné que nos hôtes nous lancent au pas de la porte donne envie de poser ses bagages, pour une bonne centaine de raisons. Aujourd’hui on vous parle d’un coup de cœur culinaire et de deux vraies rencontres, avec la cuisine éthiopienne et avec ceux qui l’a subliment.

C’est l’histoire d’un restaurant inspiré par un pays aux couleurs chaudes, l’Éthiopie, une terre d’Afrique de l’Est enclavée et aride aussi appelée Abyssinie. De cette terre est née une jeune femme amoureuse de sa culture et de ses traditions culinaires. Samra, forte de ses connaissances et de son envie de partage, décide d’ouvrir un restaurant traditionnel éthiopien, un vrai pari à Strasbourg par les temps qui courent. Situé à l’angle de la rue des Païens et de la rue déserte, entre le Graffalgar et le bar la Perestroika, l’Abyssinia est bien reconnaissable de l’extérieur, avec ses guirlandes lumineuses, ses visages dessinés sur des fresques murales et ses drapeaux qui flottent dans l’air. La devanture soignée contraste avec la rue déserte qui, comme son nom l’indique, n’a pas vocation à être très sexy ni très fréquentée. L’Abyssinia met du soleil et de la couleur dans cette rue grisâtre.

En effet, en arrivant j’ai vu les sourires et les longues accolades des clients qui s’en allaient presque à contre coeur. Ces clients, une fois dehors et la panse supposée bien pleine, poussaient un “ahhhh” de satisfaction, comme lorsque tous les ingrédients sont regroupés pour passer une excellente soirée. Forcément, on a envie de s’arrêter et de connaitre les raisons qui poussent ces gens à avoir un visage plein de satisfaction.

On y est, ambiance feutrée et tamisée, mobilier colorée et objets chinés. On est entre tradition et modernité, une décoration maitrisée et très originale. Les lumières jouent un rôle important et sont focalisées sur les objets traditionnels en bois, comme pour une exposition. Aussi, de grands portraits sur tissu sont affichés fièrement et donnent une vraie identité et un vrai cachet à ce petit restaurant d’un quarantaine de couverts.

Ici, tout le monde mange avec les mains : en Éthiopie c’est la tradition, alors chez Abyssinia on respecte les coutumes et tout le monde est dans le même panier. D’ailleurs les plats dans lesquels on mange sont des sortes de grands paniers en osier dans lesquels tous les convives se servent en utilisant l’Ingera pour se saisir des différents aliments. L’Injera est une galette/crêpe à base de millet (céréale)et d’eau, elle sert de couvert et de récipient, les aliments sont simplement disposés dessus.

De loin, j’ai donc pu apercevoir les couleurs de la “vaisselle” traditionnelle et surtout des aliments qui étaient disposés là. J’ai l’odeur, les couleurs mais je reste très curieux et l’envie d’avoir un de ces plats en face de moi me démange de plus en plus. L’entrée arrive. La présentation est simple mais les saveurs pimentées bien plus complexes.  

Pour l’entrée, histoire de voir si mes amis supportent le piment, on a commandé une Kategna, une galette croustillante tartiné au kibé (beurre clarifié) et au piment bèrbère.

C’était le feu

Pour le plat de résistance, étant donné qu’on ne sait pas quoi choisir on essaye un peu de tout, pour cela on commande ce qui suit :

  • Ye Bisek Beyaynetu : un assortiment de plat typiques à base de viandes épicée ou non (poulet et boeuf) et de sauces accompagné de lentilles, épinards, poids cassé, haricots vert, salade. 
  • Ye asa Beyaynetu : un assortiment à base de poissons épicé ou non. (mêmes assortiments que cité plus haut)
  • Ye doro ties be timatim : Dès de poulet sautés à la poêle avec de l’huile d’olive parfumé aux échalotes et au romarin
  • Beg Tibs : Dès d’agneau sautés avec échalotes, tomates cerise et piments verts.

Toutes ces merveilles disposées dans le même plat et accompagnées de notre fameuse Injera traditionnelle.

En boisson, on peut noter la présence à la carte d’une bière éthiopienne, la saint Georges, elle nous accompagnera tout au long du repas. Le nom n’est franchement pas très éthiopien mais j’ai vérifié, elle est brassée et embouteillée en Ethiopie

Pssssst hey Monsieur, alors ça donne quoi ?

L’entrée était une bonne mise en bouche pour la suite du repas, pimentée et croustillante, cette galette sautée a mis tout le monde d’accord sur au moins un point : il va y avoir des épices et de l’exotisme. On est prévenu et le piment a fini par en perdre certains.

Le plat arrive et il est gigantesque, on ne sait plus où donner de la tête, on ne sait pas sur quoi poser sa galette. Au départ l’exercice de manger avec les doigts est un peu déconcertant, on fait les timides, on s’excuse « pardon, oh pardon, après toi.. ». Une fois le repas bien lancé on n’hésite plus du tout et on prend chaque ingrédient à pleine mains pour les plus déglinguos d’entre nous et avec la galette pour les plus hésitants.

Manger avec les mains rapproche et détend, un vrai moment de partage

Difficile de tout décrire dans le détail, il y a une quinzaine de produits différents sur la table. Il y a une harmonie des saveurs, pimentées ou non. Mon palais est en totale remise en question, il n’a jamais eu affaire à ce type de saveurs. Les grillades ont une saveur et une tendresse incroyable, marinée et saisie, la viande a un goût prononcé et le fumet de romarin se fait bien ressentir. L’agneau est particulièrement agréable et tout le monde se jette dessus. Le poisson est un peu noyé dans la sauce qui l’accompagne, selon moi il perd un peu de sa saveur mais le tout reste original et savoureux. Au niveau des légumes et des accompagnements, rien à dire, tout est cuit de la bonne manière, individuellement et en cuisson basse température pour ne pas trop ramollir le tout et leur faire perdre leur saveur originelle.

Il y a un vrai travail de préparation et on remarque également que les marinades sont de véritables exhausteurs de goûts, ils ajoutent d’excellents parfums. Les échalotes et les piments qui accompagnent les grillades fondent en bouche, on pourrait tout couper avec la cuillère, viande y compris. Les parfums et les saveurs se mélangent sans prendre le dessus les uns sur les autres. D’ailleurs, les galettes sur lesquels tous les mets ont été disposés se sont imbibées d’un mélange de saveurs et d’huile de cuisson, un péché délicieux.

Un vrai coup de coeur

Une fois le repas fini, on est assommé, l’excitation de la découverte et les efforts fournis pour apprécier le festin ont eu raison de nous. On s’apprêtait à payer lorsque le personnel nous convia à une nouvelle et énième surprise.

Cette surprise c’est la cérémonie du café. Historiquement le café provient d’Ethiopie, ce breuvage a une place privilégiée dans le coeur des éthiopiens et surtout dans les traditions séculaires du pays. En Ethiopie, le café se prépare en différentes étapes bien précises et très codifiées, avec des ustensiles biens particulier. La préparation prend du temps, ce temps est l’occasion pour les convives de partager et d’échanger tout en admirant la spécificité des techniques de préparation utilisées. On brûle de l’encens, on observe le café en torréfaction et on s’imprègne des odeurs qui flottent dans la salle.

Assis autour d’une petite table verte jaune et rouge, on s’imprègne du silence de la fin de service et du parfum du café. Il reste quelques clients avec qui on échange quelques mots dans une ambiance décontractée et presque planante. On oublie un peu que le temps passe, la préparation dure une bonne demie heure mais nous ne voyons pas l’aiguille tourner. Le café est torréfié devant nous, une fois bruni il est pilonné à la force des bras, une fois moulu des épices sont ajoutées. Une fois cette étape réalisée le café est infusé dans une jarre en terre cuite qui filtre le marc. Le café n’a plus qu’à être servi et partagé, certains ajoutent du beurre clarifié, un ajout surprenant mais délicieux.

Inutile de dire que je n’ai jamais bu un aussi bon café. 

Pour conclure, c’est un Waouw, un grand OUI, une découverte et une surprise dépaysante. L’idée de l’Abyssinia est, selon moi et après cette expérience, le partage et la transmission. Le personnel est aux petits oignons et n’hésite pas à apporter une explication à tous nos questionnements. Les employés sont souriants et honnêtement on ressent quelque chose de simple : Ils kiffent être là et discuter de ce qu’ils aiment. A partir de là on ne peut que passer un bon moment. La cuisine est travaillée et délicieuse. Rien n’est laissé au hasard et en y réfléchissant bien, si on est ouvert d’esprit et curieux on peut difficilement rester indifférent.

Les + 

  • L’accueil
  • La cuisine en général
  • La décoration
  • Le service
  • La cérémonie du café
  • L’ambiance

Les – 

  • Le café n’est pas disponible en déca (“rire”)

ABYSSINIA – Restaurant Ethiopien

5 rue des païens
67000 Strasbourg

Horaires d’ouverture :

Du Mardi au Samedi 12H00 a 15H00 et 18H00 a 23H00
Dimanche 12H00 a 16H00 et 18H00 a 23H00
Lundi fermé

tél 09.50.88.29.12

Le site internet du restaurant
La page Facebook du restaurant


PS :  il y avait un couple qui mangeait avec des couverts, j’ai tout vu mais je ne dirai rien.

 

 

Écrit par :
Ils sont Strasbourgeois, discrets et experts dans leur domaine. Nos testeurs scrutent tous les spots de la ville et partagent leurs expériences sans perdre de temps !
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Commentaires (5)

  1. Et si on est végétarien( ni viande ni poisson)? Y trouve t’on aussi son bonheur ? Merci d’avance pour la réponse. Les saveurs Éthiopie me font rêver!

    • oui, on peut y manger avec bonheur si on est vege. et no glu aussi. la galette étant sans blé, mais à base de teff.

    • oui on y mange avec bonheur si on est végétarien ou sans gluten – la galette étant à base de teff

  2. Bel article, quelques fautes d’orthographe qui gâchent un peu la lecture et une utilisation abusive des superlatifs mais le boulot est fait : cela donne envie d’aller faire un tour à L’Abyssina ! Qu’en est-il des prix ?

  3. C’est quoi, cette stigmatisation de la rue Déserte ? Moi, je l’aime, ma rue, avec ses feuillages qui enjambent la chaussée et où chantent les oiseaux à la fin de l’après-midi… Et si vous la connaissiez mieux, vous sauriez qu’elle n’a rien de grisâtre et que s’y déroulent beaucoup d’activités et qu’il y a même des habitants qui élèvent des poules et des artistes et des pianistes et des tas de gens passionnants…. Et nous nous réjouissons que se soit rajouté à cette belle ambiance le restaurant Abyssinia, avec ses saveurs ses couleurs et sa bonne humeur !

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